L’homme de cinéma, de retour chez lui, s’expose au Château de La Buzine -Le Château de ma mère – coeur de son « Hollywood provençal » du 1er mars au 18 septembre 2022.
C’est au Château de La Buzine, « Le Château de ma mère », que le cinéaste Marcel Pagnol revient pour la grande exposition « Pagnol raconte Pagnol » qui lui est consacrée à l’occasion des 127 ans de sa naissance. Quand Marcel Pagnol achète, en 1941, la propriété de La Buzine, un domaine de 40 hectares, son projet est d’y créer, là, cet « Hollywood provençal » qu’il a en tête. Un projet ambitieux, de studios à bâtir, une cité du cinéma français à construire, à l’image de ceux d’Hollywood.Malice du sort, au moment de la visite des lieux, Marcel Pagnol reconnaît avec émotion dans cette belle bâtisse du XVIIIème siècle, le château de la grande peur d’Augustine, sa mère, en route avec la famille pour les vacances à la Bastide neuve.La Buzine deviendra à tout jamais « Le Château de ma mère » dont Marcel Pagnol contera l’histoire, en 1957, dans le deuxième volet de ses souvenirs d’enfance. « Le Cinéma et moi sommes nés le même jour et au même endroit » aimait rappeler Marcel Pagnol. Il est né le 28 février de la même année 1895 où les frères Lumière ont tourné leur premier film, « La Sortie des usines Lumière à Lyon », ainsi que la fameuse « Arrivée d’un train en gare de La Ciotat », avec leur cinématographe qui fera sensation. Liberté et modernité, maîtres-mots du cinéma de Pagnol. L’oeoeuvre cinématographique à laquelle cette exposition originale et intime nous invite (sur 300 m2), au Château de La Buzine – Maison des Cinématographies de la Méditerranée – répond à deux principes qui définissent Marcel Pagnol :
la liberté et la modernité.
La Liberté, c’est celle qu’il choisit toujours, en la construisant comme personne ne l’a jamais fait avant lui. Auteur, réalisateur, producteur, distributeur de ses films, une aventure qui restera unique dans toute l’histoire du Cinéma. Il créera ses propres studios, son usine de tirage, son entreprise de distribution. Avec la particularité suprême d’être un auteur derrière la caméra. La modernité, l’innovation, il en fera, contre vents et marées, sa marque de fabrique. D’abord avec la préscience du cinéma parlant qu’il découvre en 1929 au Palladium de Londres en voyant « Broadway Melody ». L’homme d’avantgarde qu’il est, comprend tout de suite que le cinéma parlant sera le nouveau moyen d’expression de l’art dramatique. C’est avec le son que Paramount produira « Marius » et « Topaze » et que Pagnol produira en 1932 « Fanny » en s’associant avec Braunberger-Richebé avant de réaliser son premier film, « Le Gendre de Monsieur Poirier », en 1933. « Fanny » sera un immense succès ce que ne lui pardonneront ni les tenants du théâtre ni ceux du cinéma muet !
La couleur, sera l’autre innovation dont Marcel Pagnol s’emparera avec l’aventure ambitieuse du Rouxcolor – création en 1948 des frères Armand et Lucien Roux. Un Marcel Pagnol tellement enthousiaste qu’il tournera à nouveau, en 1948, « La Belle Meunière » en couleurs et selon le procédé Rouxcolor, après l’avoir tournée en noir et blanc.